Il faisait un temps radieux ce jour-là et ma mère, soucieuse de ma santé mentale depuis notre déménagement dans cette petite ville fort sympathique, m’intima d’aller prendre l’air et d’explorer les environs.

Elle me parla de ce haras qui constituait pour elle une partie de son enfance et qui, me dit-elle, possédait un véritable pouvoir thérapeutique anti-déprime. Avec la maladie pas très joyeuse de ma grand-mère et le changement de vie, je ne pouvais nier ma morosité et décidais de suivre son bon conseil.

Et c’est ainsi qu’accompagné de ma chienne, Kala, je me retrouvai devant ce grand portail, qui avait l’air d’ouvrir sur un monde merveilleux.

D’abord avec hésitation, ensuite avec curiosité, je parcourais cet endroit peuplé de chevaux et de cavaliers, m’arrêtant de temps en temps avec admiration devant ces grandes bêtes majestueuses.

Personne ne sembla faire attention à nous et c’était tant mieux, car j’aurais bafouillé et me serais rendue ridicule en aussi peu de temps qu’il en faut pour le dire.

Mes pas me menèrent dans l’écurie (j’avais au moins compris que c’était la maison des chevaux.) et traversant l’endroit, je me dis que ce fut vraiment étrange d’enfermer des animaux aussi grands dans des endroits aussi petit, bien qu’ils n’eussent pas l’air malheureux pour autant. Certains relevèrent la tête à mon approche, d’autre la passèrent carrément par-dessus la porte, mais je n’osais m’approcher.

Je ne sais pas pourquoi je m’étais arrêté devant cette porte, mais le petit cheval noir se trouvant dans le box m’intriguait. Au nom marqué sur la pancarte, je me doutais qu’il s’agissait d’une jument, Etoile du Nord, un fort jolie nom. Elle arborait une petite tache blanche au milieu du front et ses prunelles noir semblaient reflétaient mon étant d’âme, un peu seule, mais bien entouré à la fois, un peu déprimé, mais heureuse malgré tout. Avec timidité, je m’approchais du box en la saluant.

« Coucou ma jolie ! Je m’appelle Holy, et elle, c’est Kala. »

La chienne aboya un coup à l’écoute de son prénom et Etoile du Nord releva la tête en réponse, ce qui me fit rire. Elle s’approcha de moi avec timidité, mais recula peut sûre d’elle.

M’étonnant moi-même, je me mis à lui parler aussi naturellement qu’à une personne.

« Je vois qu’on est pareil sur ce point, moi aussi, je suis timide ! C'est pas très grave tu sais »

Et je lui parlais ainsi un bon moment, elle semblait apprécier ma présence, même si elle ne c'était pas approché, ainsi que celle de Kala qui de temps en temps ponctuait la conversation d’un bref aboiement.

Lorsque le temps fut pour moi de partir, je me promis de revenir le plus vite possible voir ce petit cheval. Dès mon arrivée à la maison je m’empressai d’ailleurs de raconter toute l’histoire à ma mère qui semblait contente de mon bonheur.

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Le lendemain, puis les jours suivants et dès que j’avais un moment de libre, je me rendais au haras, je faisais toujours un tour pour voir les chevaux en finissant par m’arrêter devant le box d’Étoile du Nord.

Deux jours après ma première visite, j’ai rencontré Christine, la propriétaire du lieu, une vieille dame très gentille m’ayant proposé de m’inscrire en tant que cavalière débutante.

Apprendre à monter à cheval ? Pourquoi pas, je n’y avais jamais vraiment pensé, n’ayant pas baigné dans le monde équin, connaissant les chevaux depuis seulement quelque jour et ne sachant même pas tenir une brosse, l’idée de lui monter dessus me paraissait à des années lumière.

Mais Christine m’expliqua qu’avant de poser mon popotin sur le dos d’un cheval, j’apprendrais à le toiletter et à le seller convenablement.

À cette proposition, j’y réfléchis un bon moment… Deux heures en fait, le temps de finir de dire au revoir à la jument (qui, au bout de seulement deux jours, me reniflait déjà la main à la recherche de gourmandise.) et de rentrer à la maison annoncer la bonne nouvelle à ma mère, qui fut aussi heureuse que moi (voir plus) de ma décision.

Le lendemain, dès mes études terminé, je me rendis au haras rendre mon dossier d’inscription. Je ne pris au départ aucun cours, décidant d’abord de mieux connaître les chevaux.

Rapidement, j’arrivais à caresser Étoile du Nord  sur tout le corps et elle avait vraiment l’air d’apprécier. De tout les chevaux de l’écurie, c’est elle qui me donnait le plus envie d’apprendre à les connaître.

Lorsque je me décidai à prendre mon premier cours, c’était pour apprendre à utiliser ce que les vraies appelles une étrille et un cure pied. Pour le premier, j’en compris tout de suite l’intérêt et m’amusait beaucoup à la tâche, mais le second était une toute autre histoire… Le professeur compris rapidement que je voulais m’occuper d’Étoile, mais il s’était bien garder de me dire qu’elle détestait se faire nettoyer les pieds. Avec un peu de persévérance, ses quatre paluches finirent tout de même par briller de mille feux car je réussis même à lui vernir les ongles.

La leçon suivante consistait à lui enfiler un licol, ce que je compris être un harnais pour tête de cheval, j’en avais déjà vue, évidemment. Étape assez simple à réaliser. La petite jument aurait très bien pu le mettre toute seule puisqu’elle semblait mieux connaître le fonctionnement que moi. Pour finir, je l’amenais brouter à l’extérieur de l’écurie.

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